K comme Kouign’amann

Le kouign-amann, voilà un doux nom que je ne puis prononcer sans saliver à flots et prendre aussitôt un kilo. Ma rencontre avec cette divine spécialité bretonne a eu lieu lors d’un inoubliable séjour à Saint-Malo en compagnie de mon chéri. Basés dans un charmant petit hôtel à l’intérieur des remparts de la Cité Corsaire, nous décidâmes le premier jour de déambuler au hasard des rues pour faire connaissance avec les lieux. C’est alors qu’attirée par un curieux attroupement je me mis à humer un enivrant parfum de beurre fondu et sucré. Arrivée au niveau de la foule je découvris une boulangerie, vitrine ouverte sur l’extérieur, pourvue sur sa façade d’une carte plus que prometteuse. Envoutée par ces effluves enchanteresses, mes narines au comble de leur excitation, je dus me faire violence pour ne pas céder au diabolique péché et à la faiblesse notoire du touriste fraîchement débarqué. Regrettant rapidement ma pathétique résistance, je décidai, dès le lendemain en repassant très innocemment par-là, de m’insérer sans délai dans la file d’attente. Profitant de cette pause forcée pour scruter consciencieusement la carte afin d’arrêter mon choix sur l’option la plus stratégique, j’optai, après mûre réflexion avec moi-même, pour la version traditionnelle. Décrire avec des mots ce qu’il s’est passé dans mon corps et mon cerveau à ma première bouchée m’est impossible. Grâce à son goût, aussi sublime que son odeur, je découvris le nirvana des papilles, la béatitude des mandibules et accessoirement, un nouveau type de baume à lèvres. Cédant à nouveau à la tentation les jours suivants, je restai fidèle à mon choix initial ne voulant pas dénaturer ma toute première expérience et ce, malgré une scandaleuse variété recouverte de pâte à tartiner. Redoutant d’être déçue par de pâles copies, je n’en n’ai depuis jamais plus remangé, élevant mon ineffable souvenir au rang de fantasme gustatif.

 

J comme J’ai fini ! <– –> L comme Liste

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