Misérables et sinistres mes pensées qui s’acharnent
Se font luxe et vertus au palais de mes fantasmes
Le refuge de mon âme aussi noire que l’ébène
Reflet de ma faiblesse, force de ma haine
La vipère qui me mord et qui meurt de ma main
Présage du malheur de vos futurs lendemains
La colère indécise qui hésite entre moi
Et mes nuits agitées de cauchemars pour me nuire
Fuyez tristes sires en voyant mon visage
Et craignez-en le pire au hasard de vos vies
Mes addictions me noient dans un bain de jouissance
Dont la caresse ultime me détruit de ses flammes
Et je ris de ces larmes à la moiteur exquise
Je me nourris des charmes de détresses hypnotiques
Rassemblez mes convives au banquet de l’enfer
Abreuvez de déprime mon esprit insatiable
Donnez-moi un baiser de profonde tristesse
Et voyez comme je respire avide de l’espèce
Mon cœur n’est que fumée, mes yeux sont révulsés
Je suis la pluie qui noie et le vent qui balaie
Le malin qui me paie admire mes prouesses
Le destin qui m’anime décompose la chair
Ruines et déserts mes hauts lieux de recueil
Apaisent mes angoisses, ressourcent mes écueils
Si ma sève est le sang déversé par les guerres
De son rouge sublime je colore mes peines
Je suis l’hôte sans nom
Je suis la bête avide
Je suis l’âme damnée
Je suis le beau du laid
Je suis ici, je suis las
Je suis moi, je suis toi
© 2015 – Marion Remy – Toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteure.
