Nous pourrions oublier

 

Oublier

Je descends dans la rue, les gens me frôlent,
Il fait déjà nuit, je remonte mon col,
Si les années passent, ce n’est pas sur toi,
Le quartier a changé, mais pas ta voix.

A quoi bon courir après le bonheur,
Moi j’en suis revenue bien avant l’heure,
Trop bercée d’illusions, pourquoi rêver ?
À avancer mes pions, je suis tombée.

On n’apprend jamais que la vie est dure,
Comment ne pas foncer droit dans le mur ?
Si je n’étais jamais partie d’ici,
Aurais-je pu te revoir aujourd’hui ?

Tu me prends par l’épaule, j’ai un peu froid,
Là on s’est embrassé, je nous revois.
Penses-tu que nous pourrions oublier ?
Reprenons là où on s’est arrêté.

L’hiver était si beau,
Dans tes bras, tu me tenais chaud,
Tu vois, je n’ai pas oublié.
Il a suffit d’un mot,
D’une malheureuse parole en trop,
Pourquoi ne m’as-tu pas pardonnée ?

 

© 2015 – Marion Remy – Toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteure.