Gloire à toi ma cousine chérie, d’avoir un jour élu domicile dans le Queyras, merveilleuse vallée des Hautes-Alpes où depuis peu, grâce à ta présence en ces lieux, j’ai découvert la béatitude que pouvait procurer la randonnée. Soyons clairs, il est question ici de pur amateurisme assumé, et même si je pratique en toute sécurité, mon principal objectif est de partager des moments de bonheur avec les gens que j’aime. Chaque excursion est une aventure sensorielle, physique et émotionnelle. Un petit déjeuner conséquent et nous voilà partis pour l’équipée du jour. Tous mes sens sont en éveil. La moindre petite fleur, arbre, champignon, herbe, insecte, tout est prétexte à faire une pause, prendre une photo, humer l’odeur des sous-bois, m’enivrer du paysage. Si j’ai de la chance, je pourrai observer un animal sauvage, tout est tellement sublime. Je n’ai pas assez de mes cinq sens pour embrasser le spectacle permanent que m’offre la nature. Un petit dénivelé à gravir et mon cœur s’emballe, un replat et il se calme ; un rayon de soleil et je me liquéfie, un peu de vent et je me caille ; facétieuse montagne qui se joue de moi. Nous y voilà, un col, un lac, un hameau, peu importe le but à atteindre pourvu que nous y soyons tous parvenus. On se pose, on dénoue nos lacets, on déballe nos sandwichs… le meilleur sandwich du monde. J’ai le sentiment que mon cerveau et mon cœur sont trop petits pour emmagasiner tout ce que je voudrais rapporter avec moi dans ces moments-là. Nous discutons, nous blaguons, nous rions et dès que nous nous taisons, c’est le silence qui gagne, un silence absolu, puissant, que je ne connais nulle part ailleurs. Il faut déjà repartir, boucler la boucle ou retourner sur nos pas, redescendre et rentrer. À ma satisfaction s’ajoute ma fierté d’avoir relevé un petit défi personnel, à ma fatigue se mêle mon impatience de connaître notre prochaine destination.
Q comme Quésako ? <– –> S comme Santons
