W comme Western

Fana de ce genre cinématographique, mon papa n’est sans doute pas innocent à ma passion de petite fille pour les westerns. Quand mon planning d’écolière me le permettait, nous regardions ensemble à la télévision ces cavalcades d’acteurs poussiéreux et burinés qui ont tant nourri mon imaginaire. Garçon manqué dans l’âme, il m’est d’ailleurs souvent arrivé de retrouver mes cousins dans la pinède voisine pour jouer avec eux aux cow-boys et aux indiens. Lorsque le plus âgé d’entre nous avait réparti les rôles de chacun, munis de nos index et majeurs joints et tendus en guise de révolvers, nous nous dispersions en courant tout en poussant de bruyants “Taou, taou !” vers nos ennemis. Ainsi, comment cacher mon enthousiasme lorsqu’au Noël de mes 6 ans, je reçus cet incroyable costume de chef indien confectionné par ma grand-mère, lequel était accompagné d’un tipi à l’abri duquel je passai des heures à m’inventer des histoires de Far-West. Je ne parle même pas de ce fusil en bois et PVC, traditionnellement réservé aux garçons de la famille, que mon grand-oncle, cédant à mon insistance soutenue, accepta un beau jour de me fabriquer. Très sensible à la virile bravoure de la pléiade de vedettes dont j’étais secrètement amoureuse, je fus si effondrée en apprenant les décès successifs de John Wayne et de Steve McQueen que ma mère s’était mise à angoisser dès qu’un monstre sacré venait à disparaitre. Les années passant et les rediffusions de vieux westerns se raréfiant, je finis par enfouir cet engouement. Jusqu’au jour où, lors d’un périple familial aux États-Unis, nous fîmes un détour par Monument Valley, décor sublime et mythique s’il en est. Émue aux larmes je me retrouvai là, submergée du souvenir des héros de mon enfance. Mon émotion atteignit son paroxysme lorsque je découvris le “John Wayne’s Point”, un point de vue où parait-il, John Wayne aimait apprécier la beauté et la sérénité des lieux. La boucle fut alors bouclée.

 

V comme Velours côtelé <– –> X comme XPTDR !

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