Z comme Ziggy

Oui, tout a déjà été dit sur les chats, mais pas sur ma chatte ! Elle s’appelle Ziggy. Pas ” Ziggy ” de Starmania (je n’ai rien contre Starmania) mais David Bowie, quoi ! Ziggy est une parfaite petite bourgeoise d’intérieur dont le seul programme de vie quotidienne est de déterminer dans quel ordre vont se succéder ses cachettes à siestes. Lorsqu’après ma journée de travail je rentre chez moi, selon son humeur je suis gratifiée les bons jours d’un ” Maaw ! ” ensommeillé ou d’un bâillement insolent qui situe ostensiblement le degré d’activité de la journée écoulée. Parfois aussi, me voyant arriver, elle file illico dans sa caisse pour aller y déposer le fruit longuement mûri de la contrariété d’avoir été réveillée. Au-delà de ce comportement dédaigneux, voire méprisant quand de sa patte lasse mais ferme elle repousse mon visage pour ne surtout pas que je l’embrasse, ce petit être poilu fait montre d’une sensibilité bouleversante. Comment décrire cette façon troublante qu’elle a d’accourir et de miauler pour me demander de me taire, me dévisageant de ses yeux réprobateurs, lorsqu’en mère modèle, j’hurle comme un veau sur l’un de mes fils ? Comment expliquer son empathie et sa capacité à se transformer en garde malade quand l’un d’entre nous est fébrile ? Et que dire de sa générosité à laisser s’enfouir mes doigts dans ses longs poils soyeux, manifestant une délectation qui m’en ferait presque oublier la mienne. Cette bestiole s’est tellement adaptée à nos rituels que lorsque nous avons le malheur d’y déroger, elle ne manque pas de nous le faire savoir en nous interpellant d’un air inquiet. C’est assurément la somme de tous ces petits riens qui fait que dès qu’elle est malade, je suis autant affectée que pour un membre de ma famille. Que la vie serait monotone sans cette présence tout à la fois subtile et envahissante selon qu’elle ronronne dans mon oreille alanguie sur mon oreiller, ou bien qu’elle vomisse ses boules de poils dans des spasmes dignes d’un film d’horreur.

 

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